Ce lundi 7 juin 2021, le Syndicat général du Livre et de la communication écrite CGT a tenu son assemblée générale, en visioconférence. Tous les secteurs professionnels des salariés qu’il organise étaient représentés : presse, labeur-industries graphiques et édition.
Depuis le dernier congrès de notre syndicat, tenu en 2018, de nombreuses batailles syndicales ont été menées, que ce soit au niveau de nos professions ou sur un plan national interprofessionnel. De fait, la bourgeoisie n’a pas désarmé et elle n’a cessé d’attaquer les droits des travailleuses et des travailleurs, pouvant compter, dans ce combat, sur le gouvernement et le président de la République, Emmanuel Macron, tous gagnés aux intérêts du patronat et du Medef.
Les lois antisociales se sont multipliées, ces dernières années. Après la loi Travail de 2016 sont venues les ordonnances sur le travail de 2017, la casse du service public ferroviaire, la réforme de l’assurance chômage, la réforme des retraites, la réforme de la fonction publique, la casse de la distribution de la presse, etc. Autant de lois qui s’en prennent aux droits des jeunes, retraités, privé d’emplois, des plus fragiles, qui précarisent toujours plus le monde du travail et génèrent de la misère sociale.
À ces mesures qui participent à la destruction des droits collectifs, pour partie issus du programme du Conseil national de la Résistance, qui encadrent les relations de travail s’ajoutent des lois liberticides. Car un président élu sans base sociale ne peut compter que sur la force pour appliquer ses politiques : répression des manifestations, criminalisation du militantisme et généralisation de la surveillance. Les violences policières se sont aggravées et généralisées dans les manifestations. Mutilations, matraquages, arrestations arbitraires, provocations : manifester en 2021 est devenu dangereux et ce droit fondamental s’en trouve aujourd’hui fragilisé et parfois interdit. Sans oublier les répressions antisyndicales de la part du patronat : harcèlement, licenciements, et même contrat sur la tête de syndicaliste !
Dans ce climat délétère, l’extrême droite poursuit sa course vers le pouvoir. Elle continue d’imposer ses discours de haine dans les espaces médiatiques qui sont désormais saturés par les problématiques sécuritaires, xénophobes et racistes. Les groupuscules fascistes se sentent de plus en plus libres de passer à l’action : partout en France, ils agressent des acteurs du mouvement social, dégradent des librairies et des lieux militants, attaquent des manifestations syndicales, insultent et menacent.
Historiquement, le mouvement syndical a toujours été en première ligne contre le fascisme. C’est d’ailleurs autour de la lutte antifasciste que, dans les années 1930, le syndicalisme de classe s’est réunifié. Nous avons aujourd’hui à prendre nos responsabilités en la matière. Nous devons poursuivre le combat antifasciste, et même l’amplifier. Cela passe par la formation et l’information syndicales, dans nos lieux de vie et de travail, car les idées d’extrême droite traversent tous les groupes sociaux, les collectifs de travail, parfois de façon insidieuse. Il est important que les militants syndicalistes CGT attachés aux valeurs de fraternité, de paix, d’égalité, de solidarité s’attachent à déconstruire ces discours factieux pour montrer que le vote fasciste n’est pas une solution à la question sociale, qu’il ne l’a jamais été et ne le sera jamais
Le combat contre l’extrême droite passe aussi par une présence dans les rues. Samedi dernier, le 5 juin, des camarades de notre syndicat ont participé à la manifestation parisienne en mémoire de Clément, jeune militant syndical assassiné il y a huit ans par deux néonazis.
Samedi prochain, le 12 juin, nous devrons être encore plus nombreux et nombreuses dans la rue pour dénoncer les idées d’extrême droite et combattre tous les racismes, dans le cadre de la journée d’action unitaire appelée par notre confédération CGT.
Le fascisme ne passera pas ! C’est dans la lutte unitaire des travailleurs et des travailleuses que le capitalisme se combat, pour les salaires et l’emploi, contre la précarité et la répression, et que nous construirons cette société de justice sociale et de liberté que nous appelons de nos vœux.
Le 7 juin 2021