Routage : La Convention Collective en danger

La fusion du petit syndicat des patrons du routage (Selced) avec le gros syndicat des entreprises centrées sur la gestion informatique de fichiers (Sncd) ouvre une période pleine de dangers, alors même que la valse des licenciements et des fermetures d’entreprises n’est pas achevée. Depuis 30 ans plusieurs conventions collectives se sont succédées, baissant chaque fois le niveau de protection des salariés. Cette fois c’est l’existence même d’une convention qui est posée.
Car le SNCD n’est signataire d’aucune convention collective. Il n’est donc gestionnaire d’aucune obligation du paritarisme. Les entreprises adhérentes du SNCD sont libres d’adhérer à la convention de leur choix, ou même de n’adhérer à aucune. On nous dit que certaines adhèrent à la convention des entreprises de publicité, d’autres à la Syntec, la plus mauvaise des conventions, officiellement celle des bureaux d’études, mais où se raccrochent toutes sortes d’entreprises désireuses de se soustraire à un cadre de négociations collectives nationales.
Dans l’immédiat la fusion des deux syndicats qui prennent le nom de SNCD prévoit le maintien d’une commission paritaire pour gérer la convention du routage. Mais nous n’avons aucune garantie dans la durée. Certains patrons pourraient profiter de la situation pour sortir de la convention. Une dénonciation pure et simple de la convention est également possible. Nous appelons les délégués des entreprises à poser des questions précises à leurs directions.
Les bons résultats de la CGT aux élections professionnelles seront un point d’appui important dans cette période incertaine. Chez France-Routage la CGT écrase les listes FO et CFDT malgré les manœuvres patronales. Chez Emissaires les élus CGT sont triomphalement reconduits. Chez Cortex (qui applique déjà la convention Syntec) la liste CGT arrive en tête du second tour pour la première fois. Dans cette entreprise où notre délégué syndical subit un harcèlement particulièrement dur, la justice vient de lui faire attribuer 20 000 euros au nom de la discrimination syndicale. La direction fait appel, évidemment.
Dans ces trois entreprises, comme chez Stamp où un cahier revendicatif précis a été établi, les délégués sont bien décidés à obtenir des augmentations générales de salaires ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps. Chez STP la pluralité et la division syndicales affaiblissent les capacités de mobilisation mais les salariés sont habitués à des accords salariaux supérieurs à la moyenne. Et les élus CGT sont bien décidés à poursuivre la tradition !
Quant aux négociations salariales des minima de la grille conventionnels, elles s’ouvrent enfin le 17 mars avec deux mois de retard…L’Assemblée Générale des délégués du routage d’Ile de France à fixer un objectif à 3%. Mais soyons lucides : pour atteindre ce chiffre il faudra être capable d’arrêter le travail dans plusieurs entreprises simultanément.

Partager cet article sur